Death’s Head Press
Tome 1 de la série des Splatter Western – Lecture VO
Aujourd’hui, Albédo vous propose un billet sur un livre, et à l’avenir sur un style de romans dont peu d’entre vous ont connaissance. Il s’agit de Splatter Western, un sous-genre, d’un sous-genre de genre qu’Apophis se ferait un plaisir de décortiquer. Le Splatter Western se classe tout simplement dans le Wild Weird West, sa particularité réside dans le « weird’ mis en avant, puisqu’il plonge ses ambiances dans l’horrifique d’inspiration lovecraftienne et de ses héritiers.
Le Wild Weird West vous est familier, ne serait-ce qu’avec Les Mystères de l’Ouest; dans The Magpie Coffin, une bonne dose d’horreur y est saupoudrée pour parfaire une atmosphère sombre et angoissante à souhait.
J’ai bien conscience que cette proposition n’attirera pas les foules, les articles sur les romans de Star Trek sont plutôt boudés, qu’à cela tienne, il faut bien qu’il existe au moins un site qui propose une vision sur ces collections de niche.
Un appétence avérée pour le Western
Pour se lancer dans cette aventure, il est recommandé d’apprécier le western, que ce soit en livre (Guns at the Dawn de Tchaîkovsky, Nord et Sud, Lonesome Dove de Larry McMurty,… ou les Blueberry), les films (Pale Rider, Mon nom est Personne, les Sergio Leone,….) ou encore les séries TV ( Nord et Sud, Yellowstone, 1883,….).
Le choix des titres proposés n’est pas anodin car dans les Spaltter Western de cette collection, nul affrontement entre cow-boys et indiens n’en forme le cœur ou l’essence. La rudesse et l’âpreté des hommes, des conditions de vie, de la nature environnante sont à la base des aventures proposées.
Dans The Magpie Coffin, les personnages rencontrés sont loin d’être affables et avenants, l’existence s’étant chargée d’effacer tout espoir d’une existence paradisiaque ou paisible. Le contact est direct, sans détour, ou lorsqu’il y a détour, l’embuscade réelle ou psychologique attend au coin de la prochaine rue… et tous en sont conscients.
La nature s’avère également un obstacle, quand ce ne sont pas les sables du désert, c’est l’avalanche de neige qui réduit vos chances, avec la bande de coyotes aux trousses. Les paysages bucoliques sont traîtres en vous berçant d’une légère brise, adoucissant le voyage avec des verts tendres, de l’ombre et une douceur bienvenue… pour vous jeter droit dans les bras d’un troupeau de bisons ou encore un ours brun particulièrement affamé.
Une complicité avec l’horrifique
Outre l’ambiance avec son cadre Far West, le sous-genre qui nous occupe se propose de vous faire frissonner, angoisser ou encore de vous effrayer. La dimension horreur s’inscrit dans les veines de cette littérature particulière, sans qu’il y ait de larges massacres à la tronçonneuse, ou un homme masqué pourchassant les protagonistes avec un immense couteau de boucher.
Si le sang ainsi que des scènes violentes pimentent les récits, l’hémoglobine n’en est pas pour autant le levier principal. La brutalité, comme je l’ai souligné précédemment est bien présente, car l’époque et l’environnement réduisent les personnages à des combattants permanents. Néanmoins, le frisson, l’anxiété tiennent dans un suspens, parfois macabre, bien souvent dans l’indicible attendant son heure au coin du bois – ou du chariot.
La magie y est présente, nous sommes dans de la fantasy, certes loin des standards habituels rencontrés en France, aussi participe-t-elle au charme et à la tension du récit. Dans The Magpie Coffin de Wile Young, l’auteur s’inspire des pratiques ésotériques des premiers propriétaires de ces terres, les sioux. D’essence chamanique, elle revêt ici des atours bien plus rudes et vengeurs que les clichés véhiculés de ce côté de l’Atlantique. Adieu, le gentil coyote malin, ou encore l’aigle majestueux, place au redoutable grizzli capable de vous étêter d’un coup de patte. Les manifestations thaumaturgiques y sont plus variées que la simple présence animale, car d’autres passages démontrent une puissance et une aura stupéfiantes… et mortelles
The Magpie Coffin
En Français : le Cercueil de la Pie.
Salem Covington est un homme « maudit », il présente une marque sous l’œil qui permet de l’identifier pour qui connaît sa réputation sulfureuse, ou encore sa légende : aucune arme à feu ne peut l’abattre, comme si un pacte le protéger d’une mort précoce. Le comment et le pourquoi s’associent à l’histoire et à l’énigme que cet homme représente, seule la lecture du roman vous apportera quelques réponses.
Il y a quelques années, il participa à la guerre de Sécession aux côtés des nordistes, sans toutefois faire partie d’une unité régulière; ses talents particuliers étaient trop précieux pour le cantonner à un rôle de troufion, ou trop méprisés pour le voir revêtir l’uniforme. En effet, sieur Covington a été élevé parmi les indiens – en partie, et il en a épousait quelques usages, notamment auprès du sage de sa tribu, un homme de belle aura, guérisseur et sorcier, craint, aimé et respecté.
Or, ce dernier a été massacré lors d’une opération de représailles par un détachement de l’armée… Salem jure de venger son mentor, même si ce peuple l’a rejeté suite à un événement qui nous est initialement mystérieux. Petite précision, dès le début, nous constatons que notre protagoniste entretient une relation privilégiée avec son colt, celui-ci « chante » pour ses seules oreilles…
Cette chasse aux hommes est parsemée d’embûches, d’affrontements, de morts, de pièges, d’ours, de bisons, ainsi que les balbutiements d’une amitié. Certains passages sont crus parfois à la limite du supportable – j’ai grincé des dents – les scènes d’actions très visuelles, l’ensemble est bien rythmé, et l’ambiance western si bien restituée qu’elle nous plonge en plein far west (fantasmé quand même, hein).
The Magpie Coffin de Wile Young est un roman qui n’ambitionne pas de révolutionner la SFF par sa thématique ou une prospection quelconque, il se veut un roman divertissant empreint d’une ambiance marquée, provoquant émotions et frissons, missions qu’il remplit haut le chapeau!
Ce livre est pour vous si :
- Vous adorez les romans horrifique
- Vous aimez les ambiances sombres, même les plus sournoises….
je vous le déconseille si :
- Western : beurk!
- Votre coeur est bien trop fragile, un « bouh » et vous flanchez!
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The Magpie Coffin de Wile Young (3,35€/11€)

Note : ajouter le Splatter Western dans la 3e édition du Guide des genres, en 2032.
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Hourra! Il y aura un 3° guide!! en 2032… cela fait loin quand même…
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J’avoue que je ne suis pas très fan du western (dit la fille qui a passé la fin 2022 à bosser sur l’anthologie Livr’S au thème justement western horrifique 🤣) mais j’aime bien découvrir de nouveaux genres dans tes articles et j’aimais bien aussi les Star Trek d’ailleurs même si je n’avais pas toujours quelque chose à dire. Bref je te laisse du coup un petit commentaire 💪😘
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Merci du commentaire! Cela fait toujours plaisir. Donc, Western horrifique chez Livr’s ?? Il me le faut!
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Yep c’est notre antho annuelle qui sortira en mai de mémoire ! Je n’ai pas écrit dedans mais j’ai travaillé dessus sur la sélection des textes. J’en reparlerais et si tu veux je pourrais t’envoyer le sp numérique le moment venu ? On n’a pas les moyens de faire des sp papiers mais j’ai souvenir que tu as une liseuse ? Enfin si ça te tente, sans obligation 🤷
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Mais bien sûr que cela me tente, et je veux bien un SP numérique, car même si je préfère le papier, la place se restreint et c’est parfois bien pratique d’amener une liseuse plutôt que 10 gros pavés…
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Surtout que la ce sera une double antho ! Ça marche quand les ebooks seront terminés je t’enverrai ça 😊
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Merci!!! ❤
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Le genre a l’air très sympathique à lire, mais « Wild Weird West », c’est dur à prononcer 😲
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C’est dur à prononcer et tu fais gaffe quand tu écris aussi… C’est sympathique et divertissant!
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Oh, c’est sympa, ça ! 🙂
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