(I can’t get no) Mastication de JL Bizien
Avec un tel titre et l’univers sombre décrit, je connais un blogueur qui accompagnerait sa critique d’un thème ou d’une chanson (peu ou) très connue. Les Rolling Stones ne renierait pas l’énergie dégagée par ce court roman, sauf que pour notre « héros » les événements ne sont pas le fruit de son imagination!
Le roman évoque un Paris actuel, peuplé d’êtres de la nuit peu recommandables. L’auteur brosse un univers hiérarchisé, brutal et noir où l’espoir mourut dès les premières phrases. L’ambiance n’est pas loin d’être glauque, et la narration renforce la noirceur qui imprègne le récit. Ce n’est pas non plus pesant, car le protagoniste principal possède cette dérision qui permet de prendre un peu de recul. Il y a de la baston et de la testostérone agrémentées joyeusement de quelques carnages.
Who tells me baby better come back later next week
Cause you see I’m on losing streak
I can’t get no, oh no no no
Cause you see I’m on losing streak
I can’t get no, oh no no no
Ce personnage principal n’est ni sympa, ni gentil, ni bon, il est au contraire raciste et sanguinaire. Pourtant, il faut avouer que l’on suit son périple avec une certaine…avidité. Les emm***s lui tombent sur le coin de la figure (j’aurais du utiliser un autre mot…) de manière impromptue, et il a le ressort d’affronter la situation, faut dire que c’est un ex-légionnaire.
Dans le même registre, si vous souhaitez poursuivre avec une aventure similaire, il y a le livre de Glen Duncan, Le dernier Lou-garou. Les deux partagent un ton, un sort et une ambiance un peu similaire. Le Dernier Lou-Garou quant à lui a un récit plus développé que j’avais bien aimé.
Je ai lu (I can’t get no) mastication d’une traite, et ma soif n’a pas été étanchée. Ce sera mon plus gros reproche : trop court.
Post Scriptum
PS 1: il y a sans doute d’autres romans dans cet univers.
PS 2: Je trouve dommage qu’il y ait besoin d’un avertissement en début de livre. La bienpensance a frappé. Comme si le lecteur pouvait penser qu’un tel livre reflète les idéaux de son auteur. De la même manière, tous les légionnaires ou militaires ne sont pas racistes, homophobes et sanguinaires… Dommage!
Challenges :
Un tout petit combo à deux coups!
Défi lecture 2016 : #18 Un livre écrit par un auteur d’un de nos groupes de lecture
Un avertissement en début de roman? Quelle bizarrerie!
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Si,si. Un avertissement qui précise que l’auteur ne partage pas l’opinion de son personnage. Tu as raison, c’est très bizarre.
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Ben oui, carrément! Un auteur peut très bien mettre en scène le plus horrible des personnages, le lecteur sait encore faire la différence entre le personnage et l’auteur! Ce dernier n’aurait-il donc pas confiance en lui?
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Je suis entièrement d’accord avec toi. Je ne sais pas pourquoi ils (lui et la maison d’édition) ont eu besoin de le faire. Certes, c’est le perso principal, mais nous sommes quand même pas des décérébrés… ou alors même dans ce milieu, il considère que les lecteurs de l’imaginaire ne sont pas des adultes possédant leurs pleines capacités…
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MDR!
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J’ai tendance à croire que les éditeurs ne voient pas le lecteur de SFFF moyen comme un adulte possédant ses pleines capacités, pour reprendre ta formule, lorsque je vois l’explosion des publications Young adult ces dernières années par rapport aux publications « classiques ». Je rappelle qu’en théorie, le YA est calibré pour le 12-18 ans (contrairement au « New adult », calibré pour le 18-30 ans).
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Il y a quelques maisons d’édition qui ne partage pas cette idée et qui nous offre quelques beaux titres (voire moins beau mais dédiés aux adultes). Les autres, surtout des grosses pointures, considèrent effectivement ce lectorat comme immature, inculte et retardé intellectuellement.
Tu pointes du doigts un phénomène que je remarque assez tardivement sur le nombre de YA, cela confirme effectivement la position de certains…
J’ai toujours trouvé assez révélateur le « mépris » de l’édition française et de le pensée française vis-à-vis de l’Imaginaire, surtout pour des personnes qui s’autoproclament ouvertes d’esprit, tolérantes et intelligentes… Comme le dicton le dit, on voit la paille dans l’oeil du voisin, mais pas la poutre dans son oeil…
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Bonsoir! C’est grâce à ce livre que je découvre votre blog… je vais m’y promener!
« Mastication » est un bon souvenir de lecture pour moi, avec des sensations fortes! Je vous rejoins sur la question du « Trigger Warning »: il n’était pas indispensable ici, les travers mentionnés n’étant pas le moteur principal de l’action du personnage.
Bonne soirée à vous!
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Mastication est un excellent divertissement. Il me marque encore, ce que ne peut pas prétendre bien des romans lus jusqu’à présent.
Merci!
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